Première semaine groenlandaise

13 septembre 2015 déjà une semaine au Groenland !

Yvinec échoué sur un "growler"

Voici quelques impressions sur notre dernière semaine groenlandaise:

Nous avons levé l'ancre de Qeqertarsuatsiaat lundi dernier à l'heure où vous étiez sûrement nombreux à arriver au bureau.

Cette navigation n'a pas été très agréable ; on avait un fort vent de face. 

En voyant au loin une immense plage nous avons décidé de mouiller dans la baie. Le paysage était magnifique, on se serait cru en Bretagne!

Nous avons débarqué et laissé Monique se dégourdir les pattes sur la longue plage de sable. Elle était comme une folle et alternait des parties de cache-cache dans les herbes hautes avec de longues déambulations sur la plage. 

Nous avons aussi profité de cette escale pour mettre le bateau en ordre. En effet, comme nous devons récupérer mon ami Johann, de St Martin, à Nuuk, nous devions organiser le bateau qui est très très encombré.... Chaque centimètre carré est compté...Nous avons aussi fait la vidange du moteur et les niveaux du pilote automatique etc.

Au petit matin direction Nuuk donc. Comme le vent n'était malheureusement pas au rendez-vous, nous sommes partis au moteur parce que nous n'avions pas de temps à perdre si nous voulions être vendredi à Nuuk. Au bout de 2 heures de navigation sans histoire, j'ai senti une odeur d'huile très problématique.

Après avoir soulevé le capot du moteur j'ai, en effet, constaté qu'il y avait de l'huile partout...

Il fallait donc mouiller au plus vite ce qui était particulièrement dangereux parce que nous étions entrain de sillonner dans un labyrinthe d'îlots entre lesquels il n'y avait pas plus de 4 m de large et 5 m de profondeur!

Nous avons fini par trouver une petite baie où s'abriter pour réparer le moteur et nous avons aussitôt lancé deux ancres à l'avant pour ne pas déraper, ce qui représente à peu près 40 kg pour 20 mètres de chaîne.

Problème: nous nous sommes vite rendu compte que nous dérivions ... de beaucoup plus que de 30 m et nous avons donc tout de suite compris que le bateau n'était plus accroché aux ancres. Nous constaterons quelques temps plus tard que la manille qui reliait les ancres au bateau s'était cassée.

Nous avons donc remis immédiatement le moteur en marche pour récupérer les ancres auxquelles nous avions heureusement accroché une bouée, ce qui nous a évité de plonger pour aller les chercher… N'oublions pas que l'eau est à 3° en surface et descend vite à 0… 

Bref après ce stress nous avons fini par trouver une nouvelle baie et lorsque le moteur a refroidi nous avons constaté qu'en fait le bouchon d'huile avait sauté et nous avons pu refaire le niveau.

Puis nous avons continué notre navigation vers Nuuk en slalomant entre les îlots, pour éviter la houle très forte du large. Cette navigation a été vraiment compliquée parce qu'en plus de l'étroitesse des passages nous devions lutter contre un fort courant et un vent de face qui montait souvent à 25–30 nœuds. La moindre erreur de navigation risquait de nous projeter sur les rochers.

Cette semaine, les nuits étaient particulièrement tendues : en effet, si le radar peut repérer les icebergs il ne peut pas détecter les growlers (ou bourguignon en français) qui sont des blocs de glace plus petits. Nous devons donc toujours être vigilants et avançons avec un phare à l'avant pour les détecter et éviter de se retrouver posés sur l'un d'eux comme sur la photo.

Si les nuits sont stressantes elles sont aussi magnifiques puisque nous avons eu déjà très souvent la chance de voir de sublimes aurores boréales qui illuminent et animent le ciel. Nous nous croyons souvent au cinéma!

Nous sommes donc arrivés vendredi matin à 6h à Nuuk, à l'heure au rendez-vous avec Johann, un ami rencontré sur l'île de Saint Martin et qui va nous accompagner deux semaines à bord. 

Johann est un pilote de drone hors-pair qui va nous aider à vous envoyer de belles images. C'est top!

Par hasard nous avons mouillé tout près d'un bateau… de la Marine Nationale française ! C'était assez incroyable de faire cette rencontre ici. 

Nous avons reçu un accueil fabuleux des 40 membres d'équipage du Malabar, remorqueur de haute mer de 50 m basé à Brest . 

Nous avons eu la chance de pouvoir visiter ce navire et de fêter cette belle rencontre de 2 bateaux français si loin de leurs ports d'attache. 

Nous repartons de Nuuk sans vraiment avoir eu le temps de découvrir cette ville qui est la capitale du Groenland et compte 16 000 habitants. En effet, nous sommes encore pressés par le temps puisque Andrea, qui est avec nous depuis Halifax, repart jeudi prochain de Sisimiut qui se trouve à 320 km au nord de Nuuk.

Pendant cette étape, nous franchirons le cercle polaire!!

Takuss'!

Guirec et Monique


First week in Greenland

Here are some impressions from our last Greenlandic week:

We weighed anchor from Qeqertarsuatsiaat last Monday at a time when many of you surely arrived at the office.

This navigation was not very pleasant; we had a strong headwind.

Seeing in the distance a huge beach we decided to anchor in the bay. The landscape was magnificent, it looked like Brittany!

We disembarked and let Monique stretch her legs on the long sandy beach. She was like crazy and alternated hide and seek in the tall grass with long strolls on the beach.

We also took advantage of this stopover to put the boat in order. Indeed, as we have to collect a friend in Nuuk, we had to organize the boat which is very very crowded .... Every square centimeter is counted ... We also did the engine drain and the levels of the autopilot etc.

In the early morning, head for Nuuk. As the wind was unfortunately not there, we left with the engine because we had no time to lose if we wanted to be Friday in Nuuk. After 2 hours of uneventful navigation, I felt a very problematic oil smell.

After lifting the engine cover, I noticed that there was oil everywhere ...

It was therefore necessary to anchor as quickly as possible, which was particularly dangerous because we were in the process of furrowing in a labyrinth of islets between which there were no more than 4 m wide and 5 m deep!

We ended up finding a small bay where we could take shelter to repair the engine and we immediately launched two anchors at the front so as not to slip, which represents about 40 kg for 20 meters of chain.

Problem: we quickly realized that we were drifting ... much more than 30 m and we immediately understood that the boat was no longer attached to the anchors. We will see some time later that the shackle that connected the anchors to the boat had broken.

So we immediately restarted the engine to recover the anchors to which we had happily attached a buoy, which saved us from diving to fetch them ... Let us not forget that the water is at 3 ° celcius on the surface and descends quickly at 0…

In short after this stress we ended up finding a new bay and when the engine cooled down we found that in fact the oil plug had blown and we were able to top up the level.

Then we continued our navigation towards Nuuk while slaloming between the islets, to avoid the very strong swell from the open sea. This navigation was really complicated because in addition to the narrowness of the passages we had to fight against a strong current and a headwind which often went up to 25–30 knots. The slightest navigation error could throw us onto the rocks.

This week, the nights were particularly tense: indeed, if the radar can spot icebergs it cannot detect growlers (or bourguignon in French) which are smaller blocks of ice. We must therefore always be vigilant and move forward with a headlight at the front to detect them and avoid being landed on one of them as in the photo.

If the nights are stressful, they are also magnificent since we have often had the chance to see sublime northern lights that illuminate and enliven the sky. We often think we are in the cinema!

We therefore arrived Friday morning at 6 am in Nuuk, on time for an appointment with Johann, a friend met on the island of Saint Martin and who will accompany us two weeks on board.

Johann is an outstanding drone pilot who will help us send you beautiful images. It's great!

By chance we anchored near a boat… of the French National Navy! It was quite incredible to meet here.

We received a fabulous welcome from the 40 crew members of the Malabar, a 50m deep-sea tugboat based in Brest…. Brittany !

We were lucky to be able to visit this ship and celebrate this beautiful meeting of 2 French boats so far from their home ports.

We leave Nuuk without really having had the time to discover this city which is the capital of Greenland and has 16,000 inhabitants. Indeed, we are still pressed for time since Andrea, who is with us from Halifax, will leave next Thursday from Sisimiut which is 320 km north of Nuuk.

During this stage, we will cross the polar circle !!


Takuss'!