Me revoilà ! ..Here I am back !

Les amis, je suis désolé pour tout ce silence radio, durant ces mois de mer et depuis mon retour à terre, je pense avoir pris goût à la déconnexion !

Tellement de choses se sont passées depuis notre dernier échange fin Juin, que je ne sais même plus par où commencer pour vous raconter cette traversée mouvementée.

Ce qu’il faut retenir aujourd’hui, c’est que je suis là, en forme, avec mon bateau et surtout que je suis arrivé en Bretagne ! Ce n’était pourtant pas gagné, croyez-moi.

Tout d’abord, j’aimerais revenir sur cette fameuse journée du 3 Juillet, celle où j’ai perdu tout contact avec la terre. Que s’est-il réellement passé durant cette tempête tropicale et pourquoi ai-je perdu tout moyen de communication ?

Souvenez-vous, j’ai quitté Cap Cod le 15 juin dernier et pendant près de deux semaines, je me suis battu contre les éléments. Dès le départ, j’ai dû donner tout ce que j’avais, je devais enchaîner des journées de 15 à 24h de rame. C’était très compliqué, tant physiquement que mentalement, mais j’étais déterminé et pour rien au monde je n’aurais lâché. Il fallait absolument que je me sorte de cette situation, que j'évite de faire trop de marche arrière, et surtout de finir échoué sur les côtes canadiennes ! J’étais à bout de force mais je n’avais pas le choix, le moindre relâchement m’aurait coûter la fin de cette aventure qui commençait à peine.

Le 1er Juillet, ce fameux plateau continental était derrière moi, je touchais enfin le Gulf Stream, l’eau était à 22°C, les vents et les courants me portaient dans la bonne direction, au large. Je pouvais enfin souffler et je me disais que j’avais certainement affronté le plus dur. Je faisais de bonnes moyennes, je ramais tout en récupérant de ces deux dernières semaines d’enfer.

Malheureusement, le calme n’aura duré que peu de temps car une tempête tropicale était déjà annoncée pour la nuit du 3 Juillet. Grâce aux fichiers météo que je pouvais encore télécharger et à mon routeur Maurice, j’ai très vite été informé des conditions qui m’attendaient : une dépression m’arrivait droit dessus, 60 nœuds de vent prévus et 7/ 8m de creux.

Des tempêtes comme celle-ci, j’en avais déjà traversé à bord de mon voilier Yvinec lors de mon tour du monde avec Monique. Mais le confort et la sécurité à bord d’un voilier ne sont pas les mêmes que sur un rameur. Surtout, ces deux types d’embarcations ne réagissent pas de la même manière à la mer.

J’ai toujours eu une réelle confiance en mon rameur Romane, mais là honnêtement, j’appréhendais un peu ce qui m’attendait et je savais pertinemment que j’allais me faire secouer et me retourner à plusieurs reprises dans la nuit. J’ai donc, très vite, pris toutes les précautions possibles en sécurisant et amarrant tout ce qui était dans le cockpit : mes avirons, mon banc de rame, mes seaux etc. afin de ne rien perdre dans la bataille.


Le matin du 3 Juillet, j’ai pu encore profiter de quelques heures de beau temps pour ramer et avancer. Les conditions se sont très vite dégradées et j’ai rapidement dû m’abriter à l’intérieur de ma cabine.

En passant la tête à travers la petite bulle au-dessus de moi, je pouvais observer à 360° tout ce qu'il se passait autour. La vue était magnifique, un ciel bleu et dégagé, une mer turquoise. Les vagues commençaient à déferler mais le risque de chavirage ne semblait pas imminent.

A l’intérieur du bateau, c’était une toute autre atmosphère, il faisait une chaleur pesante, je ne me sentais pas bien. L’un des derniers messages envoyés à mes proches était d’ailleurs : « C’est l’horreur à l’intérieur, je crève de chaud, j’ai l’impression d’être dans un four ! ».

Au niveau du capot principal (la porte d’entrée), il y a un petit hublot qui me permet de respirer, je l’ouvre souvent entre deux déferlantes pour ne pas mourir étouffé (mon rameur étant totalement hermétique, lorsque tout est fermé, il n’y a plus d’air au bout de 15-20 min).

Mais cette ouverture ne suffisait plus, j’ai donc décidé d’ouvrir un second petit hublot au plafond, juste au-dessus de ma tête, pour faire courant d’air.

Je restais bien évidemment très vigilant en cas de retournement, je gardais pratiquement la main dessus en permanence pour pouvoir le refermer rapidement.

Mais sans ne rien voir arriver, je me suis retrouvé à l’envers en une demi-seconde. Je me suis tellement fait secouer que cela m’a pris un petit moment avant de réaliser que je venais de chavirer. J’ai d’abord vu l’eau rentrer par ce petit hublot, et très vite je me suis retrouvé trempé. J’ai tout de suite tenté de le refermer mais des bouts de l'extérieur s’étaient mis en travers, en fait ils étaient aspirés vers l’intérieur. J’avais beau les repousser, l’aspiration était trop forte et je ne pouvais plus refermer le hublot.

Je ne paniquais pas même si je me rendais à l'évidence que je n’étais pas dans une très bonne posture. Le bateau continuait de se remplir d’eau et s’enfonçait doucement. . . et il y avait 5000m de profondeur ! Sympa comme situation, non ?

L’autre hublot qui me sert à respirer même à l’envers, commençait lui aussi à prendre l’eau, j’ai dû le fermer aussi d’urgence. Sauf qu'en moins d’une minute, je n’avais plus un gramme d’air dans l'habitacle, je suffoquais. . .Quelle sensation vraiment très étrange !


Je n’ai pas eu d'autre choix que d’ouvrir le capot principal pour me sortir de là. Jamais je n’aurais imaginé pareille situation, la pire des situations. . . Non, jamais !

Par miracle, la porte s’est ouverte sans trop de résistance, mais l’eau s’est engouffrée d’un coup et a envahi tout l’habitacle. J’ai été projeté au fond de ma cabine, sous l’eau et toujours sans air.

Je me suis agrippé à tout ce que je pouvais pour me sortir de cet enfer et en quelques secondes, j’ai réussi à déguerpir. J’avais enfin la tête hors de l’eau, je pouvais respirer à nouveau !

Debout, sur la coque de mon rameur à l'envers, j’ai tout de suite réalisé que je n’étais pas tiré d’affaire. Le bateau était dans une sale posture, complètement retourné et à moitié coulé.

Et ce n’était que le début du coup de vent annoncé au plus fort pendant la nuit.

Je l’avoue, à ce moment-là, j’ai bien cru que ce pourrait être la fin pour moi. J’ai pensé à mes proches et je m’en voulais énormément. J’avais bien plus de peine pour la souffrance que j’allais leur infliger que pour ma propre disparition. J’étais d’ailleurs très surpris de la sérénité avec laquelle je vivais cette épreuve.

C’est vrai que depuis que j’ai perdu mon père pendant mon hivernage de 130 jours au Groenland, coupé du monde avec Monique, je n’ai plus la même vision de la mort. Je me dis que là-haut je ne serai pas seul. Enfin, je vous rassure, je n’avais pas envie que ça s’arrête-là, bien au contraire, j’aime la vie et j’ai encore plein de choses à concrétiser et à vous partager :).


J’ai évidemment essayé de faire tout ce que je pouvais pour me sortir de là, pourtant je ne voyais pas vraiment d’issue.

Mon bateau Romane est conçu pour pouvoir se redresser rapidement en cas de retournement. J’en ai moi-même fait l’expérience avant ma double traversée puis sur la route aller : des Canaries aux Antilles. Sauf que ce genre d’exercice fonctionne lorsque le bateau est plein d’air et non rempli d’eau. . .

Les heures défilait. . . 1h, 2h, 3h, j’ai perdu la notion du temps mais aucun résultat, le bateau ne bougeait toujours pas. Petit à petit, je voyais mes affaires s'éparpiller dans l’océan : salopettes, vestes, coussins, . . .Jusqu’au moment où j’ai vu une de mes ancres flottantes sortir du bateau et couler. C’est certainement elle qui m’a sauvé !

J’ai plongé pour la récupérer, à 2 ou 3 mètres de fond je ne sais plus, je l’ai ensuite amarrée à mon bout de 50m, celui qui me sert habituellement de traînard de sécurité à l’arrière du bateau, en cas de mauvais temps.

J’ai amarré l’autre extrémité au milieu de la coque, de façon à faire pivoter le rameur en travers des vagues et profiter de la tension de l'ancre pour aider au redressement.

J’ai ensuite déployé la barre métallique à poste le long de la coque, celle qui sert de bras de levier ultime une fois déportée perpendiculairement au bateau.

Le tout combiné : la barre à l’équerre, mon poids au bout, l’ancre flottante en tension et une grosse déferlante . . . Le bateau s’est miraculeusement redressé ! Après peut-être 4 ou 5h sur le dos !


À ce moment-là, j’étais comme un fou, je hurlais de joie, j’étais complètement euphorique ! J’étais tellement heureux, je n’en revenais toujours pas, pour moi, je venais de réussir l’impossible !


Je suis remonté illico à bord et à l’aide d’un seau j’ai commencé à écoper (vider) mon habitacle. C’était une priorité : vider tout ce que je pouvais avant le gros de la tempête et avant la nuit, car pour ce faire il fallait garder le capot ouvert !

Je me suis renfermé à la nuit tombée, je pataugeais encore dans l’eau mais le plus gros était fait pour éviter de déstabiliser le bateau davantage. Je me cognais de gauche à droite avec mon casque sur la tête mais je ne prêtais plus attention aux conditions dehors, ce qui me préoccupait c’était maintenant cette odeur de brulé. Mon électronique !

Tous mes appareils étaient pourtant dans un compartiment étanche. Sauf qu’en l’ouvrant, j’ai cru vider un aquarium ! L’eau était partout.

J’ai dû me rendre à l’évidence que tout l’électronique était endommagé.

Je me suis organisé, focalisé sur ce que je pouvais sauver. J’ai rincé un à un mes appareils avec le peu d’eau douce que j’avais de côté. J’essayais de sécher du mieux que je pouvais le matériel important.

J’ai fatalement réalisé l’ampleur des dégâts : un court-circuit électrique, des batteries et des panneaux solaires abîmés, mes détecteurs radar et mes feux de navigations grillés, mon GPS et radio VHF fixes ainsi que mes deux téléphones satellites noyés . . .

J’avais survécu à cette épreuve, j’avais perdu énormément de choses mais j’étais toujours en vie, le bateau flottait à nouveau. J’ai vite relativisé : j’avais ce qu’il fallait pour continuer : mes avirons, un dessalinisateur manuel, de la nourriture (sauvée dans la partie avant et hermétique du bateau) et surtout ma volonté d’aller jusqu’au bout.

Sauf qu’il m’était impossible de contacter quelqu’un sur la terre ferme, rassurer mes proches, et ça, ça me rendait fou.

Encore une fois, je me suis imaginé le pire : « Et s’ils n’avaient plus de nouvelles de moi durant des semaines ou même des mois ? ils vont certainement penser que je suis mort et finiront par m’enterrer, alors que je suis bel et bien en vie ! ».

A ce moment-là, j’ai commencé à me faire des films sur ce qui allait se passer à terre suite à ma fausse disparition, alors que je ramais dans la bonne direction !

Certes, sans communication, sans prévisions météo ni appareils de navigation, la traversée s’annonçait bien plus compliquée que prévue, mais j’étais en vie et je ramais vers la Bretagne, plus déterminé que jamais !!! Je dirais même que l’aventure, la vraie, commençait à ce moment précis.


Après une vingtaine d’heures les conditions ont commencé à se calmer, je ne me suis même pas retourné dans le gros de la tempête, l’ancre flottante a parfaitement fait son travail et le bateau a compris que ce n’était pas la peine d’en rajouter.

J’ai finalement réussi à sauver mon téléphone portable. Il s’est rallumé et par la suite j’ai pu l’utiliser de temps en temps grâce à un petit chargeur solaire indépendant. Sans connexion il me permettait quand même d’avoir ma position GPS et de faire quelques images. J’ai également récupéré une carte papier et une radio VHF portative.

Mais la question était : Est-ce que ce matériel essentiel allait tenir le coup toute la traversée ?


Suite au prochain épisode…

PS : Avant de vous quitter, je souhaiterais remercier Alice, Maurice, Bosco et Momo, qui ont usé de toute leur énergie pour me « tracker » , s’assurer de mon « existence » et vous tenir informés de la moindre nouvelle.

Je remercie également tous mes supers partenaires qui m’ont permis de réaliser cette folle aventure et qui ont toujours cru en moi malgré ce que je leur ai fait vivre !

Et sans vous oublier bien sûr, je vous remercie de m’avoir soutenu du début à la fin. Vos messages, toujours bienveillants, sont source de motivation dans mes projets.

Quelle équipage ! J’en ai de la chance, j’étais seul en mer mais je savais que sur terre j’étais accompagné !






Hello friends, I'm so sorry for my silence these last 4 months, at sea, and since my return to land. i think I might got used to disconnection !

So much has happened since our last exchanges in June, that I don't even know where to start to tell you about this crazy journey.

The most important thing is that I am there, in good shape, with my boat and also, I made it to Brittany ! However, it was not written, believe me ...

First of all, I would like to come back to that famous day of July 3rd, when I lost all contact with land. What really happened during that storm and why did I lose all means of communication?

Remember, I left Cape Cod on June 15th and for almost two weeks I battled the elements. From the start, I had to give everything I had, rowing 15 to 24 hours a day. It was very complicated, both physically and mentally, but I was determined and for nothing in the world I would have given up. I absolutely had to get out of this situation, avoid backing up too much, and especially ending up aground on the Canadian coast ! I had no choice than rowing fiercely, the slightest slackening would have cost me the end of this adventure which was just beginning.

On July 1st, the continental shelf was behind me, I finally touched the Gulf Stream, the water was 22 °C, the winds and currents were carrying me in the right direction, eastward. 

I could finally breathe and I told myself that I had certainly faced the toughest. I was doing good averages, rowing while recovering from the last two weeks of hell.

Unfortunately, the calm did not last long as a tropical storm was already forecast for the night of July 3rd. Thanks to the weather files that I could still download and to my router Maurice, I was quickly informed of the conditions that awaited me: a storm was heading right over me, 60 knots of wind forecast and more than 22 feet waves.

Storms like that, I had already experienced aboard my sailboat Yvinec during my round-the-poles expedition with Monique. But the comfort and safety on board a sailboat are not the same as on a rowing boat. 

Above all, these two types of boats do not react in the same way to the sea.

I have always had real faith in my rower Romane, but then honestly I was a bit apprehensive about what to expect and I knew for a fact that I was going to get shaken and turned over and over again throughout the night. So I very quickly took all possible precautions by securing and mooring everything that was in the cockpit: my oars, my row bench, my buckets . . . so as not to lose anything in the battle.

On the morning of July 3rd, I was able to take advantage of a few more hours of good weather to row and move forward. The conditions deteriorated very quickly and I quickly had to take shelter inside my cabin.

By sticking my head through the vision bubble above me, I could observe in 360 ° everything that was going on around. The view was magnificent, a clear blue sky, a turquoise sea. The waves were starting to break, but the risk of capsizing did not seem imminent.

Inside the boat it was a whole different atmosphere, it was very hot, I didn't feel well. One of the last messages sent to my family was, "It's horror inside, I'm dying of heat, I feel like I'm in an oven! ".

In the middle of the main hatch (the front door), there is a small porthole that allows me to breathe, I often open it between two waves so as not to suffocate (my cabin being completely sealed, when everything is closed, there is no more air after 15-20 min).

But this opening wasn't enough anymore, so I decided to open a second small porthole in the ceiling, just above my head, to make the air flow.

I obviously remained very vigilant in the event of a capsizing, I practically kept my hand on it at all times to be able to close it quickly.

But without seeing anything happen, I found myself upside down in half a second. I got shaken up so much that it took a little while to realize I had just capsized. 

First I saw the water come in through that little window, and very quickly I found myself soaked. I tried to close it right away but ropes of the outside got in the way, in fact they were sucked in. No matter how hard I pushed them back, the suction was too strong and I couldn't close the window.

I wasn’t panicking even though I realized that I was getting into a tough situation. The boat continued to fill with water and sank slowly . . . and it was 5000m deep! 

Nice setting right ? 

The other porthole, which I use to breathe even upside down, was also starting to take on water, so I had to close it urgently. Except that in less than a minute, I no longer had a gram of air in the cabin, I was suffocating . . . Trust me it is a very strange feeling!

I had no choice but to open the main hatch to get myself out of the cabin. I would never have imagined such a situation, the worst situation . . . No, never!


Miraculously, the door opened without much resistance, but water suddenly rushed in and flooded the entire cabin. I was thrown to the back of the cabin, underwater and still airless.

I clung to whatever I could to get myself out of this hell and within seconds I was able to get out. My head was finally out of the water, I could breathe again!

Standing on the hull of my upside down boat, I immediately realized that I was not out of the woods. The boat was in a mess, completely overturned and half sunk.

And that was just the start of the loudest gale announced overnight.

I admit, at that point, I thought it might be the end for me. I thought about my loved ones and I was very angry with myself. I felt much worst for the pain I was going to inflict on them than for my own death. I was also very surprised at the serenity with which I was going through this ordeal.

It is true that since I lost my father during my 130-day wintering in Greenland, cut off from the world with Monique, I no longer have the same vision of death. I tell myself that up there I will not be alone. But I swear I didn't want it to end there, on the contrary, I love life and I still have plenty to do and share with you :).

I obviously tried to do whatever I could to get myself out of this, yet I couldn't really see a way out.

My Romane boat is designed to be able to flip back up quickly in the event of a capsizing. I experienced it myself before my double crossing and then on the first journey: from the Canaries to the West Indies. 

Except that this kind of exercise works when the boat is full of air and not filled with water . . .

The hours went by… 1h, 2h, 3h, I lost track of time but no results, the boat still did not move. Little by little, I saw my things scatter in the ocean: equipment, jackets, cushions, . . . Until I saw one of my sea anchors come out of the boat and sink. Certainly the answer !

I dived to retrieve it, at a depth of maybe 10 feet, I then moored it at my 160ft line, the one that usually serves as a safety straggler at the back of the boat, in case of bad weather.

I moored the other end in the middle of the hull, so that the boat pivoted across the waves axis and took advantage of the tension of the anchor to help with the righting.

I then deployed the aluminium bar (that is kept along the hull), the one that serves as the ultimate lever arm when offset perpendicular to the boat.

All combined: the bar, my weight at the end, the floating anchor in tension and a big breaking wave . . . The boat miraculously recovered! After maybe 4 or 5 hours on the back!

At that point, I was like crazy, I was exulting my joy, I was completely euphoric! I was so happy, I still couldn't believe it, for me, I had just achieved the impossible !

I got on board immediately and with a bucket I started to empty my cabin. It was a priority: to empty everything I could before the worst of the storm and before dark, because I had to keep the hatch open to do so !

I locked myself in after dark, I was still wading in the water but the biggest part was done to avoid further destabilizing the boat. I was bumping from side to side with my helmet on my head but no longer paying attention to the conditions outside, what worried me now was that burning smell. My electronics!

All my devices were, however, in a sealed compartment. Except that when I opened it, I thought I was emptying an aquarium! Water was everywhere.

I had to realize that all the electronics were damaged.

I organized myself, focused on what I could save. I rinsed my devices one by one with the little fresh water I had spare. I was trying to dry the important material as best I could.

I inevitably realized the extent of the damage: an electrical short-circuit, damaged batteries and solar panels, my radar detectors and my navigation lights burnt out, my main GPS and VHF radio as well as my two satellite phones : all flooded !

I had survived this ordeal, I had lost a lot of things but I was still alive, the boat was floating again. I quickly put things into perspective: I had what I needed to continue: my oars, a manual watermaker, food (saved in the front and sealed part of the boat) and above all my desire to keep going and make it to Brittany.

Except that it was impossible for me to contact someone on dry land, to reassure my loved ones, and that was driving me crazy.

Again, I imagined the worst: "What if they haven't heard from me for weeks or even months? they will certainly think that I am dead and end up burying me, when I am alive and in shapel ! ".

At that point, I started making films in my head about what was going to happen on shore following my false disappearance, as I rowed in the right direction!

Admittedly, without communication, without weather forecast or navigation devices, the crossing was going to be much more complicated than expected, but I was alive and I was rowing towards Brittany, more determined than ever !!! I would even say that the adventure, the real one, began at this precise moment.

After about twenty hours the conditions started to calm down, I did not even capsize again in the main storm, the sea anchor did its job perfectly and the boat understood that it was not worth it to add more.

I finally managed to save my cell phone. It came back on and then I was able to use it from time to time thanks to a small independent solar charger. Without connection of course, it still allowed me to have my GPS position and take some pictures. I also recovered a paper map and a portable VHF radio.

But the question was: Was this essential material going to hold up the entire journey ?

To be continued in the next episode ! 



PS: Before leaving you, I would like to thank Alice, Maurice, Bosco and Momo, who used all their energy to "track" me, make sure of my "existence" and keep you informed of any news.

I also thank all my great partners who allowed me to carry out this crazy adventure and who always believed in me despite what I gave them!

And without forgetting you of course, thank you for supporting me from start to finish. Your messages, always benevolent, are a source of motivation in my projects.


What a crew! I'm lucky, I was alone at sea but I knew that on land I was accompanied!